Rue de la Marne

La bataille de la Marne

Plan Schlieffen 1914

Plan Schlieffen 1914

Au début de la guerre, l’Etat-major allemand entreprend de réaliser son plan d’invasion mûrement réfléchi avant-guerre, le plan Schlieffen. Cette manœuvre stratégique vise, par l’invasion de la Belgique, et le contournement des forces françaises positionnée aux frontières, notamment vers l’Alsace-Lorraine, l’encerclement de l’ennemi. Les Allemands espèrent ainsi vaincre rapidement la France, et pouvoir concentrer l’essentiel de leurs forces sur le front de l’Est, contre la Russie.

Extrait d’un rapport de police du 2 septembre 1914

Extrait d’un rapport de police du 2 septembre 1914 © Archives Départementales de la Loire 4 M 183

Au mois d’août, le plan paraît se dérouler suivant les attentes des Allemands. Pendant que les Français sont repoussés en Alsace-Lorraine, et doivent même se replier vers Verdun, l’aile droite allemande perce en Belgique, puis en Picardie et menace Paris.

La perspective d’une nouvelle défaite française, comme en 1870, devient crédible. Le gouvernement fuit à Bordeaux, et même à Saint-Chamond, la panique commence à gagner la population civile

Cependant, une succession d’éléments imprévus grippent la machine allemande : la résistance imprévue de la Belgique, qui laisse aux Anglais la possibilité de se replier, la nécessité de transférer des divisions allemandes du front ouest au front est pour contrer l’offensive déclenchée par les Russes, et le recul en bon ordre des armées françaises n’avaient pas été anticipé.
Mieux : les différentes armées allemandes perdent de leur coordination dans leur avancée. Les généraux français, dont Gallieni, commandant de la place militaire de Paris et son supérieur le général Joffre, qui commande l’ensemble des armées françaises, saisissent cette opportunité, et organisent une contre-offensive à l’est de Paris, sur l’Ourcq et la Marne dès le 5 septembre. Gallieni organise notamment le transfert des troupes stationnées autour de la capitale vers le front, en réquisitionnant notamment les taxis parisiens (dont la contribution a souvent été exagérée dans la mémoire collective).
La poussée française depuis l’aile gauche du front menace à son tour les Allemands d’encerclement. Le 12 septembre, après de furieux combats, ils doivent à leur tour effectuer un mouvement de retraite, plus au Nord, derrière l’Aisne.

« Camarades, le général en chef vous a demandé, au nom de la patrie, de faire plus que votre devoir ; vous avez répondu au-delà même de ce qui paraissait possible » – Général Maunoury, adresse à la 6e armée française, Claye, 10/09/1914

Le front se stabilise peu à peu : à la guerre de mouvement succède bientôt une guerre de positions, les armées se faisant face dans des tranchées.
La guerre courte rêvée par les Etats-majors se révèle illusoire.

Pour aller plus loin :

Une vidéo reprenant des images d’archives qui présente à grands traits cette bataille :

Un long documentaire présentant en détails les opérations :

Un témoignage du grand historien Marc Bloch, acteur de cette bataille  ici.

 

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